Temps de cochon !

cochon

Un immense désarroi s’est emparé des éleveurs français en cette fin d’été. Colère mais aussi lassitude. Pour les producteurs de porcs, au moins, le marché chinois offre un moment de répit. Déstabilisés par une crise inédite par sa durée, les producteurs de lait ont aussi vu leurs rendements chuter en céréales et en maïs. La récolte record annoncée chez les grands pays producteurs de céréales ne permettra certainement pas de compensation par les prix.

Avec son appétit pour les matières premières, Pékin fait la pluie et le beau temps sur les marchés du porc ou du lait et influence grandement les transactions de soja. Chance et malédiction pour les exportateurs soumis aux décisions brutales de la Chine.

Paradoxe de l’agroalimentaire français : deux de ses leaders ont fait la une en pratiquant des prix inférieurs à la concurrence. Lactalis, le N°1 mondial du lait avec ses 17 milliards d’euros de chiffre d’affaires, a limité le prix du lait payé au producteur, avant de lâcher sous la pression des éleveurs et pour ménager son image.

Pour le porc, c’est la Cooperl qui diminue le prix payé à ses 2 700 éleveurs dénonçant un « prix politique » incompatible avec la concurrence. Pourtant, depuis juin, la Chine a ouvert ses portes à l’export. Une occasion inespérée offerte aux producteurs lourdement endettés de renflouer leur trésorerie.

L’élevage français est en souffrance. Un des remèdes semble aujourd’hui connu : « La montée en gamme » des produits laitiers et de la viande française laissant la porte ouverte à d’autres modèles basés sur la qualité. Et ceci avec le concours, certes un peu forcé, de la grande distribution jouant, enfin, le jeu des produits français. A terme, cela permettrait de gagner des parts de marché à l’exportation.

Il faut espérer que cette stratégie de la qualité engendrera des jours meilleurs pour les éleveurs !

Le Bureau.