Communiquer positivement…

Les relations entre agriculture et grand public deviennent de plus en plus compliquées. Entre fragments de réalité, fausses nouvelles, ignorance des enjeux et vision idéalisée, des clichés sont habilement utilisés. La réalité est extrêmement plus complexe mais elle comporte des dérives qui ne sont pas acceptables.

Deux exemples montrent la nécessité d’une communication plus positive du monde agricole : la saga du glyphosate et le débat sur le bien-être animal.

Pour le glyphosate (principe actif du célèbre herbicide Roundup) pesticide le plus utilisé au monde au cours des vingt dernières années, il est devenu le socle du modèle agricole dominant.
La remise en cause de l’utilisation du glyphosate sous la pression d’une opinion publique et de consommateurs de plus en plus mobilisés contre les dégâts sanitaires et environnementaux, suscite parfois des réactions virulentes de part et d’autres. L’arrêt du glyphosate, c’est la remise en cause du modèle agricole dominant. Pour être efficace et efficient, les agriculteurs ont besoin d’un plan de sortie de l’herbicide miracle. Une harmonisation des règles au niveau européen et une exigence de cohérence sur le plan mondial sont nécessaires. Pour autant, il ne faut pas tout attendre des pouvoirs publics.
Les paysans travaillent déjà sur d’autres pratiques agricoles et remettent l’agronomie au cœur du système.

Pour le bien-être animal, les contraintes sont de plus en plus fortes. Elles n’émanent pas que de la réglementation européenne mais aussi (et de plus en plus) des consommateurs. Il ne s’agit plus seulement de produire et de vendre mais de créer un lien durable entre éleveurs et consommateurs. En effet, des enquêtes montrent que le consentement à payer le bien-être animal est plus important que bien d’autres critères. La révolution digitale facilitera l’étiquetage et permettra d’affecter un prix en fonction de divers critères, dont le bien-être.

Les élevages hors sol sont aux normes mais ils ne répondent pas aux nouvelles attentes de la société. Il faudra évoluer et transformer ces nouvelles contraintes en atouts pour vendre plus et mieux.
La vente directe, l’accueil à la ferme sont des moyens formidables pour entrer en contact avec les consommateurs-citoyens, leur montrer et expliquer les enjeux de la production agricole et les compromis que doivent constamment faire les producteurs.

Il faut communiquer positivement, en expliquant que la réalité n’est pas aussi simple et que la majorité des producteurs est profondément animée par une logique de respect de la nature et de l’animal.

Le Bureau