Politiques agricoles : quelles orientations ?

Le 29 novembre 2017, la Commission européenne a donné le coup d’envoi des discussions sur l’avenir de la Politique Agricole Commune au-delà de 2020. La PAC constitue l’outil réglementaire et budgétaire essentiel pour orienter et accompagner l’agriculture. Aujourd’hui, le modèle agricole mis en œuvre pendant des décennies est de plus en plus remis en cause, y compris par la cour des comptes européenne. Coûteuse, inefficace la PAC ? Elle a permis d’augmenter la production agricole mais pas d’échapper aux crises et à la désertification des zones rurales. Elle ne permettra pas non plus de répondre aux nouveaux enjeux de développement rural. Les consommateurs citoyens sont toujours plus en attente d’un modèle agricole vertueux… tout en souhaitant un impact très limité sur les prix des denrées alimentaires qu’ils consomment : paradoxe mais réalité à prendre en compte !

Nous sommes pourtant fortement attachés à la pérennité d’une politique agricole commune. Mais comment la faire évoluer pour mieux répondre aux défis de sécurité alimentaire, aux attentes des consommateurs et des citoyens (paysages, biodiversité, bien-être animal, …) ?

Mieux l’adapter aux contextes locaux en matière de choix et de modes de production est une piste. En effet, les bassins d’élevage de montagne n’ont pas les mêmes réalités et enjeux que celles des plaines céréalières. Il en est de même entre les Marais et le bocage Vendéen ou Angevin. Il n’est pas question d’opposer les territoires, mais de valoriser leurs atouts.

Respecter des pratiques agro-écologiques est un impératif aujourd’hui. Dans cette optique, pourquoi ne pas faire évoluer les MAEC, mesures agro-environnementales et climatiques, pour accompagner les agriculteurs vers des systèmes de productions plus diversifiés et plus résilients face aux changements climatiques ? Il s’agirait ainsi de dépasser la seule logique actuelle de compensation des surcoûts et/ou des manques à gagner liés à la mise en œuvre de pratiques vertueuses, pour parvenir à une véritable rémunération incitative des services rendus à la préservation des écosystèmes.

Cependant, la PAC n’est pas la seule politique publique qui concerne l’agriculture et les filières agroalimentaires. Dans différents domaines, les mesures adoptées par les pouvoirs publics (fiscalité, social, énergie, foncier…) peuvent avoir un impact positif ou négatif sur ce secteur d’activité. La réforme globale de la fiscalité agricole lancée le 16 février 2018 par le gouvernement français est un enjeu majeur pour accompagner les évolutions de notre agriculture : favoriser la « valeur ajoutée » des exploitations en termes d’efficacité économique, mais aussi agro-écologique et pourquoi pas en terme d’emploi.

Pour autant, il ne faut pas attendre des politiques publiques plus qu’elles ne peuvent apporter. Il est primordial de dépasser les oppositions entre les différents modèles agricoles, entre agriculteurs et société, pour construire ensemble des solutions bénéfiques à la fois aux paysans, aux territoires, à l’environnement, aux citoyens.

Le Bureau

L’Afocg, une association active !

Telle pourrait-être la conclusion de notre assemblée générale qui s’est tenue le 1er février aux Landes-Genusson.
Le matin, le rapport d’activité sous forme d’ateliers a pu montrer notre vitalité. Après avoir marqué le pas, le nombre d’adhérents a de nouveau progressé cette année (30 dossiers supplémentaires). Les résultats économiques et financiers de notre association sont également bons et ceci depuis plusieurs années.
Au niveau du service social, nous avons de plus en plus d’adhérents qui font appel à nos services pour la réalisation de bulletins de paye face à la complexité de la réglementation. Les études et conseils juridiques autour des sociétés sont également en augmentation. Le nombre d’études économiques est en progression régulière. Nous avons toujours une demande forte pour l’accompagnement de projets d’installation en agriculture et de transmission des exploitations.
L’Afocg, c’est aussi une association de formation : nous mettons à la disposition des chefs d’entreprise un panel de formations très large : à la fois dans les domaines qui touchent à la gestion, la comptabilité, le droit et le social, mais aussi, avec des partenariats élargis, dans des domaines plus techniques.

Le thème choisi l’après-midi est le reflet de la culture d’anticipation qui est chère à l’association. L’intervention intitulée « Société et élevage, le malentendu ! » s’interrogeait sur les acteurs, leur audience et l’avenir de ces controverses. Portée par Alizée Chouteau de l’IDELE, l’intervention a été un moment de réflexion remarquable : les activistes sont peu nombreux mais ils ont un écho important. Ils s’adressent à un public qui connait peu l’élevage et qui en a parfois une vision irrationnelle. Plus de cent personnes assistaient à l’intervention. Les questions fusaient : Que deviendront les animaux d’élevage s’il n’y a plus de consommateurs ? Comment seront exploitées les prairies si utiles à la biodiversité s’il n’y a plus d’élevage ? Pourquoi internet peut-il diffuser des images aussi irrévérencieuses sans droit de réponse ?
Nous ne pourrons esquiver toutes les questions : il y a du bon sens dans certaines interrogations du citoyen. Il est possible d’améliorer nos pratiques dans le sens d’un meilleur respect de l’environnement et du bien-être animal. Ces changements ont un coût financier et humain. C’est le travail de l’ensemble de la filière de rendre ce coût acceptable par le consommateur. Par contre, le public est attaché à la parole de l’éleveur et c’est bien lui qui doit être au cœur de la communication, ouvrir ses portes, expliquer, dialoguer…

Le Bureau.

Aides bovines 2018 : à déclarer avant le 15/04

La déclaration des aides bovines (ABA et ABL) 2018 est possible sur Télépac depuis le 1er janvier 2018. Les exploitants éleveurs ont jusqu’au 15 mai 2018 pour la faire sans pénalités.

Cependant, le Ministère de l’Agriculture a annoncé un retour à un « calendrier normal » de paiement des aides pour l’année 2018 c’est-à-dire qu’il n’y aura pas de demande d’ATR à faire au mois d’octobre 2018. Un versement d’acompte au 15 octobre 2018 est prévu sur la base de 50 % du montant des aides annuelles bovines. Aussi, chaque demandeur des aides (ABA ou ABL) s’engage à respecter une période de détention obligatoire (PDO) des animaux de 6 mois à compter du lendemain de la déclaration de demande d’aides. Or, l’ASP ne pourra procéder au paiement de l’acompte du 15 octobre 2018 qu’à condition que cette PDO soit terminée (ainsi, en rétro-planning cela nous ramène à une déclaration faite au 15/04/2018).

Par conséquent, pour les exploitants souhaitant s’assurer d’un paiement au 15 octobre prochain, il est préférable de réaliser la demande d’aides avant le 15 avril 2018.

Pour les autres demandes réalisées entre le 15 avril et le 15 mai 2018, rien n’est perdu, les aides seront payées, mais plus tard, en fonction des trains de paiement effectués par l’ASP.