Gestion des risques : un autre regard

Lors de sa venue au rassemblement organisé par les Jeunes Agriculteurs dans les Alpes-de-Haute-Provence le 10 septembre 2021, le président de la République a indiqué les contours de la réforme de l’assurance récolte et de la gestion des risques.

Souscrire un contrat d’assurance est par nature de l’anticipation et de l’action. Anticiper et Agir, deux verbes portés par l’Afocg depuis ses origines en décembre 1972.

Même performante économiquement, toute entreprise quelle que soit son domaine d’activité, sa taille, son organisation, ses ressources humaines, son régime juridique – fiscal – social, demeure par nature fragile. L’agriculture n’échappe pas à ce constat. Qui plus est, l’interaction avec le milieu naturel et la gestion du vivant accentuent cette fragilité potentielle dans un cadre économique incertain.

Mais gérer des risques en agriculture ne signifie pas uniquement souscrire des contrats d’assurance. La gestion d’une exploitation agricole pour la rendre viable, vivable, transmissible, pérenne, … est une affaire complexe. Ne pas prendre de risques en agriculture est illusoire mais en réduire les impacts est possible. Il s’agit le plus souvent de rendre le risque supportable pour poursuivre avec sérénité son activité.

Moins l’exploitation est sensible aux aléas climatiques ; moins elle est dépendante du marché mondial ; moins son résultat économique est lié au niveau des aides agricoles ; moins sa taille est disproportionnée par rapport au travail fourni ; moins la gestion des ressources humaines est un frein au quotidien ; moins la transmission patrimoniale est contraignante ; moins son niveau d’endettement financier est important ; etc… ; plus les risques diminuent !

La question fondamentale est la gestion à long terme des risques sur nos fermes dans un contexte de mutation profonde du secteur agricole et d’aléas climatiques exponentiels. Aussi, dans nos fermes, ne devons-nous pas avant tout réfléchir à notre système d’exploitation sur lequel nous avons la capacité d’agir plutôt que de transférer la gestion des risques à autrui ?

Sans sous-estimer les contraintes de chaque ferme et les fréquents parcours semés d’embûches, de nombreux risques agricoles peuvent être limités dès lors que l’on se pose, que l’on analyse les forces et faiblesses – atouts et contraintes de sa ferme, que l’on réfléchisse sur les solutions simples et rapides à mettre en œuvre à court terme tout en affinant sa stratégie à long terme. Puis agir. L’idée principale est d’optimiser au maximum sa propre couverture des risques. Puis souscrire des assurances pour le reste en privilégiant ce qui peut avoir un impact fort sur la pérennité de la ferme. Et surtout ne pas oublier la couverture du risque prioritaire : les femmes et les hommes qui travaillent sur les fermes !

Le bureau