PLANTER DES OLIVIERS EN PAYS DE LA LOIRE ?

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Faire face au changement climatique et aux autres préoccupations environnementales, produire suffisamment de nourriture pour répondre à la demande, le tout dans des conditions sociales et sociétales acceptables, voilà un sacré défi que doit relever le monde agricole !

L’impact du changement climatique est déjà sensible sur l’agriculture. Nos systèmes agricoles exigeants en eau souffrent des sécheresses successives ; la quantité et la qualité des fourrages, ou des céréales, sont affectées par le stress hydrique, l’excès de température ou l’excès d’eau ; les calendriers culturaux sont chamboulés par les épisodes de pluie, de sécheresse ou de chaleur ; la gestion des stocks fourragers est épineuse ; les animaux souffrent pendant les canicules et plusieurs semaines après… Ces années-là ne sont plus exceptionnelles.

Sur le dernier siècle écoulé, le réchauffement climatique observé (de + 0,6°C à + 1°C) équivaut à un déplacement de la température moyenne vers le Nord de l’ordre de 180 km ou en altitude de l’ordre de 150 m. D’ici 2050, la Terre pourrait voir sa température moyenne s’accroître de 2°C avec une augmentation importante des événements climatiques extrêmes (canicules et sécheresses estivales, précipitations hivernales intenses, etc…).

Chercheurs, techniciens spécialisés, exploitants, … réfléchissent aux solutions pour adapter l’exploitation aux conséquences des modifications climatiques. Semer plus tard ses prairies et ses céréales d’hiver, faire des rotations de cultures plus diversifiées, faire pâturer plus tard en saison, choisir des variétés résistantes à la sécheresse, aérer et ventiler ses bâtiments, améliorer ses pratiques d’irrigation, … Mais à plus long terme, ne faut-il pas aussi entrevoir un déplacement géographique des systèmes de production vers le Nord, une relocalisation différente des productions sur nos territoires, la plantation d’oliviers en Pays de la Loire ?
Si l’agriculture contribue au changement et dérèglement climatique, rappelons que c’est aussi l’un des rares secteurs porteurs de solutions. Certaines pratiques agricoles participent à la limitation des gaz à effet de serre et répondent plus généralement aux préoccupations environnementales et sociétales. Sont-elles vivables sur le plan économique ? Les politiques agricoles passées ne les ont pas forcément encouragées, celles de demain seront-elles moins généreuses encore ?

En 2010, la FAO (connu en France comme l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) a défini l’agriculture climato-intelligente comme une « agriculture qui augmente la productivité et la résilience (adaptation) des cultures de manière durable, favorise la réduction/élimination des gaz à effet de serre (atténuation), améliore la sécurité alimentaire nationale et contribue à la réalisation des objectifs de développement du pays ». S’adapter, aller de l’avant plutôt que subir et tirer profit des changements climatiques pour revaloriser le bon sens, les bonnes pratiques, l’agroécologie.

Pour préparer l’agriculture de demain, quelles sont les conditions d’adaptation des pratiques, des modèles agricoles et des aides publiques pour répondre aux enjeux climatiques et environnementaux ?

Ces éléments de réflexion, l’Afocg souhaite que nous les partagions ensemble avec vos expériences et vos témoignages lors de notre prochaine assemblée générale le vendredi 8 février 2019.

Le Bureau