PAC 2015 et Avance de trésorerie remboursable

La mise en œuvre de la réforme de la PAC s’est accompagnée d’un décalage de la période de déclaration des aides PAC pour la campagne 2015 et par conséquent de celle dédiée à l’instruction des dossiers par les DDT(M). L’acompte des aides au 15 octobre ne sera donc pas possible selon les modalités des années précédentes.

Un dispositif exceptionnel d’apport de trésorerie est donc mis en place par l’État. Il s’agit d’une avance de trésorerie temporaire, remboursable automatiquement sur les aides PAC 2015 qui seront perçues et qui équivaut à un prêt à taux zéro pour l’agriculteur.

Pour bénéficier de cette avance de trésorerie, il faut impérativement en faire la demande sur le document intitulé « formulaire de demande d’un apport de trésorerie remboursable sur la fin de l’année 2015 ». Le formulaire est disponible sur Télépac dans la rubrique « formulaires et notices 2015 ».

Si vous souhaitez demander cette avance de trésorerie, le formulaire doit être déposé à la DDT(M) de votre département au plus tard le 20 août 2015.

A noter que pour bénéficier de cette avance de trésorerie, il faut respecter les conditions liées au règlement de minimis, c’est-à-dire ne pas avoir perçu au titre de l’exercice fiscal en cours et des deux exercices précédents, un montant d’aide au titre de minimis agricole supérieur à 15 000 € (pour les GAEC, la transparence s’applique).

Parmi ces aides de minimis agricole, on retrouve notamment (liste non exhaustive) :

  • Les fonds d’allègement des charges (FAC),
  • Les aides sociales de la MSA,
  • Le crédit d’impôt en faveur de l’agriculture biologique,
  • Le crédit d’impôt en faveur du remplacement temporaire de l’exploitant agricole,
  • …/…

Pour les GAEC, chaque associé doit déposer un formulaire de demande d’un apport de trésorerie afin de prendre en compte la transparence pour le plafond des aides de minimis.

Avant de compléter le formulaire, nous vous conseillons de lire attentivement la notice explicative du ministère de l’Agriculture.

 

MONTANT ENVISAGEABLE DE L’AVANCE DE TRESORERIE (ce n’est qu’une approche)

1 – Pour les agriculteurs qui ont fait, au titre des campagnes 2014 et 2015, une demande unique avec le même numéro Pacage, le montant de l’apport est établi à partir des montants versés au titre de la campagne 2014, en additionnant :

  • 40 % des paiements directs (DPU),
  • 45 % des aides animales (PMTVA, aides ovines et caprines),
  • 64 % de la prime herbagère agroenvironnementale (PHAE),
  • 64 % de l’ICHN

2 – Pour les agriculteurs qui auront fait pour la première fois une demande d’aides en 2015, donc sans références en 2014, le montant de l’apport est égal au produit de la surface graphique déclarée par l’agriculteur en 2015 dans sa demande unique par un montant forfaitaire. Ce montant forfaitaire est égal à :

  • 9 € pour les exploitations sans références DPU,
  • 64 € pour les autres

Pour les agriculteurs dont le siège d’exploitation est situé dans une zone agricole défavorisée, les montants forfaitaires sont également majorés de :

  • 76 € jusqu’à 25 hectares ;
  • 60 € au-dessus de 25 hectares et jusqu’à 50 hectares ;
  • 28 € au-dessus de 50 hectares et jusqu’à 75 hectares

Vers une agriculture ultra connectée

L’agriculture n’échappe pas à la « révolution » de l’économie numérique : on voit émerger aujourd’hui de nombreuses applications dans le secteur agricole devant permettre une augmentation de la productivité.

L’usage des nouvelles technologies en agriculture a bien évolué depuis l’utilisation du Minitel pour déclarer la naissance d’un veau. Aujourd’hui, les technologies de l’information et de la communication connectent, à tous niveaux, le monde agricole : surveillance et gestion à distance des paramètres de l’exploitation, suivi des performances de l’élevage via les smartphones, cartographie des sols et des cultures, robotisation de la traite des vaches, de leur alimentation, des tâches de nettoyage, surveillance des maladies des cultures par drones… Ces nouveaux services et usages tendent à se développer car ils répondent à des attentes concrètes identifiées par les agriculteurs : optimiser les performances techniques et économiques tout en améliorant les conditions de travail.

Grâce aux réseaux de communication sans fil et aux services internet, les technologies de l’information et de la communication accompagnent maintenant en permanence les exploitants agricoles et leurs collaborateurs, pour la gestion et les décisions techniques, économiques et écologiques. Au coeur de cette évolution, les smartphones et tablettes deviennent les interfaces privilégiées pour les générations actuelles et futures d’agriculteurs.

Le développement d’outils d’aide à la décision, de robots ou de composants robotisés au champ et dans les bâtiments ainsi que la multiplication des outils et services basés sur l’imagerie de proximité (capteurs embarqués sur les matériels roulants, sur des drones,…) ou plus éloignée (imagerie satellitaire) sont là pour répondre aux attentes croissantes d’une agriculture se voulant toujours plus performante, sûre et respectueuse de l’environnement.

Après une longue période d’industrialisation et d’uniformisation des techniques agricoles, l’agriculture a désormais vocation à revenir à une approche plus locale et différenciée grâce à la prise en compte des données sur l’environnement des exploitations. Dans ce sens, les technologies de collecte et de traitement de l’information offrent des perspectives considérables.

La détention et la protection de ces grandes quantités de données générées sur les sols, les plantes, les animaux, les machines et les conditions environnementales est un enjeu majeur. Qui sera propriétaire de ces données ? Seront-elles revendues ? La question est sensible lorsque l’on sait que les données peuvent intéresser les fournisseurs des agriculteurs. Le risque majeur serait de voir les données recueillies auprès des exploitations échapper à la propriété des agriculteurs !

Faut-il pour autant craindre que le métier d’agriculteur puisse devenir à long terme une simple fonction de sous-traitant du propriétaire de ces données collectées ?

Non. L’intuition, le savoir-faire et l’expérience qu’un agriculteur a de son environnement et de son métier joueront toujours un rôle essentiel.